Édition du lundi 23 juillet 2007
Il n'y aurait pas d'augmentation générale des salaires des fonctionnaires
Le gouvernement envisage de ne pas accorder aux fonctionnaires l'augmentation générale des salaires réclamée par les syndicats en compensation des réductions d'effectifs programmées, et préfère, pour relever le pouvoir d'achat, heures supplémentaires et mesures plus ciblées.
Le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, Eric Woerth, et le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, n'ont pas répondu à l'attente des huit syndicats de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CGC, CFTC) qui ont réclamé l'ouverture «au plus vite» de négociations sur les salaires, lors du conseil supérieur de la Fonction publique d'Etat.
Les deux ministres ont annoncé quatre conférences dès fin septembre avec les syndicats, dont l'une sur le pouvoir d'achat, mais M. Woerth a rappelé qu'il ne souhaitait pas «se cantonner à la seule évolution du point d'indice» (qui sert à calculer le salaire).
Celui-ci ne représente qu'un quart de l'évolution salariale, a-t-il dit, le reste étant composé des «mesures catégorielles», plus ciblées, ainsi que de l'avancement en fonction de l'ancienneté et des promotions, le «glissement-vieillesse-technicité» (GVT).
Les trois autres «cycles de rencontres» porteront respectivement sur les valeurs de la fonction publique, le dialogue social et les parcours professionnels (mobilité, conditions de travail, formation permanente). Ce quatrième thème a été ajouté mardi «à la demande de la CFDT», a indiqué le ministre.
Le ministre a confirmé que la moitié des économies réalisées par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite -entre 30.000 à 40.000 suppressions prévus pour 2008-, soit 500 millions d'euros en année pleine, serait redistribuée à la fonction publique. «Les modalités de ce retour», seront intégrées à la conférence sur le pouvoir d'achat, qui commencera en octobre.
M. Woerth a également rappelé qu'il souhaitait «que les fonctionnaires aient accès aux heures supplémentaires». «On y dégagera des moyens supplémentaires», a-t-il ajouté, précisant qu'«aujourd'hui, 1.100 milliards d'euros sont consacrés aux heures supplémentaires dans la fonction publique, dont 950 dans l'Education nationale, sur une masse salariale de 85 milliards d'euros».
André Santini a souligné «le climat positif» de la réunion, mais les syndicats ont de leur côté fait un «constat de désaccord», selon la CGT.
«L'a priori du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux a été réaffirmé indépendamment de toute considération sur les missions et besoins des services publics», a dénoncé la FSU dans un communiqué.
«Les effectifs diminueront bel et bien, et la marge du gain (les économies réalisées sur les effectifs, ndlr) est infinitésimale», a estimé de son côté Jean-Marc Canon (CGT). Selon lui, «le point d'indice est la pierre angulaire» du pouvoir d'achat.
«Le gain représente la moitié d'un point d'indice, ce qui n'est pas satisfaisant», a renchéri Elisabeth David (UNSA).
Les syndicats ont prévu de se revoir «avant fin août». «L'optique du gouvernement, c'est haro sur la fonction publique, et ça ne restera pas sans réaction», a ajouté Gérard Noguès (FO).
M. Woerth a assuré qu'il souhaitait pour sa part «aller très loin dans le dialogue social» pour «parvenir à des accords». La conférence sur le dialogue social, qui commencera en octobre, doit permettre de «se mettre d'accord sur les bases de la négociation salariale», a-t-il indiqué.</scrip
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